Petite enfance, capital humain et inégalités [1]
Le 2 février, le conseil d’administration de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), consulté pour avis, a approuvé un projet de décret relatif aux "établissements et services d’accueil des enfants de moins de 6 ans", c’est-à-dire les crèches et jardins d’enfants. Pour l’essentiel, le texte réduit les exigences en matière de qualification du personnel et assouplit les possibilités d’accueil d’enfants en surnombre. Cette réforme est présentée comme un simple toilettage technique d’un texte obsolète, et n’a guère fait l’objet de publicité. Et si, pourtant, c’était en partie notre avenir qui se jouait là ? C’est ce que suggère l’analyse économique.
Le décret réduit la part (minimale) du personnel le plus qualifié (puéricultrices, éducateur de jeunes enfants, auxiliaires de puériculture...) de 50 % à 40 %. Le quota d’enfants pouvant être accueillis en surnombre, fixé aujourd’hui à 10 % de la capacité maximale, passerait à 15 % pour les crèches offrant entre 20 et 40 places, et à 20 % pour celles disposant de plus de 40 places. Le texte prévoit également la création de "jardins d’éveil", sans préciser le niveau de qualification du personnel ni le taux d’encadrement. L’objectif de la réforme est de faire face à la double pénurie de places de crèches et de personnel qualifié (...)
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Notes
[1] Extrait de l’article de Thibault Gajdos, CNRS, paru dans le Mode économie du 1er mars 2010